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C'est pas mon idée !

samedi 14 août 2021

Une autre forme d'investissement à impact

Tulipshare
Quand les instruments d'investissement grand public qui se présentent comme socialement responsables ne le sont, au mieux, que superficiellement et passivement, quelle solution reste-t-il à ceux qui veulent faire la différence avec leur portefeuille ? La jeune pousse britannique Tulipshare a une approche originale de la question.

Un particulier préoccupé d'environnement ou d'équité qui souhaite placer ses économies, a toujours l'opportunité d'acquérir directement des actions d'entreprises, soigneusement filtrées selon les critères de son choix, ou des parts de fonds dits ISR, qui, en principe, effectuent cette sélection pour son compte. Mais, dans ce cas, l'engagement reste symbolique, de l'ordre de la bonne conscience, puisque l'argent ainsi investi sur les marchés ne contribue jamais à des efforts concrets en faveur des causes défendues.

A contrario, l'option proposée par Tulipshare consiste à utiliser son épargne de manière à exercer une influence tangible sur les politiques des sociétés, plutôt que d'espérer que le seul fait de ne pas posséder d'intérêts dans les grands pollueurs et autres exploiteurs d'enfants de la planète (par exemple) finira un jour, par effet de volume, par affecter le cours de leurs titres progressivement délaissés et, peut-être, les inciter à faire évoluer leurs pratiques. Or il « suffit » pour cela de mettre à profit le pouvoir associé aux parts détenues, via un modèle qu'on pourrait qualifier d'activisme populaire.

Accueil Tulipshare

En l'occurrence, le droit de vote attribué aux porteurs peut servir à orienter les décisions stratégiques. La plate-forme de Tulipshare offre donc aux consommateurs la possibilité d'acheter des titres de sociétés cotées (éventuellement par fraction), comme un service de trading classique, mais elle accompagne ces transactions d'une promesse de lutter, par délégation, en faveur de telle ou telle transformation responsable, qui, bien entendu, est d'autant plus réaliste qu'un plus grand nombre de personnes y adhèrent.

Parmi les principales campagnes déployées initialement figurent des noms prestigieux tels que Coca Cola, avec l'ambition de lui faire adopter massivement le plastique recyclé pour ses emballages, Apple, dont les restrictions sur la réparation de ses appareils sont en ligne de mire, ou encore Amazon, visée pour ses conditions de travail. Pour chacune, plusieurs centaines d'individus se sont déjà mobilisés, à travers leur portefeuille, amplifiant automatiquement l'impact des exigences mises en commun de la sorte.

Outre sa dimension proactive, la démarche de Tulipshare se distingue de l'investissement responsable habituel en ce qu'il n'est plus ici question d'apporter un soutien, plus ou moins opérationnel, aux « bons élèves » mais bien de prendre des mesures dans le but d'encourager les acteurs moins impliqués à changer d'attitude. Certes, la startup devra convaincre beaucoup de clients avant d'atteindre la taille critique qui lui permettra de se faire entendre, mais, en attendant, elle aura a minima un rôle utile de sensibilisation…

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