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C'est pas mon idée !

jeudi 3 janvier 2019

Le défi du « développeur citoyen »

Forrester
Quand les technologies pilotent les moindres détails des activités de l'entreprise mais que le département informatique devient un goulot d'étranglement pour les projets, une crise majeure, vitale, est en passe d'éclater. Une solution de plus en plus fréquemment envisagée dans ces circonstances consiste à donner les moyens à tous les collaborateurs de créer leurs propres logiciels… Mais elle ne s'improvise pas.

Le problème est connu : les responsables de tel ou tel métier identifient des pistes d'optimisation dans les processus dont ils ont la charge, mais, lorsqu'ils interpellent leur interlocuteur à la DSI pour la mise en œuvre des réponses appropriées, ils se voient opposer des ressources limitées, des priorités à gérer, des délais incompressibles, en mois ou en années… Il ne leur reste plus alors qu'à composer avec l'existant, en attendant une éclaircie d'agenda, ou à prendre les choses en main eux-mêmes.

Comme le souligne ce billet d'un analyste de Forrester, les outils de « développement citoyen » qui favorisent cette autonomie ont aujourd'hui le vent en poupe. En combinant la possibilité pour des non professionnels de produire des applications relativement sophistiquées avec une approche industrielle autorisant une intégration avec les systèmes en place, ils présentent l'avantage d'être acceptables par toutes les parties prenantes et de résoudre dans le consensus ce qui est souvent un conflit latent des organisations.

Pourtant, il ne suffit pas pour espérer signer la fin des difficultés que le DSI donne son aval à la sélection d'une plate-forme et accompagne sa mise en place, puis laisse les utilisateurs s'en approprier les usages. En effet, l'informatique d'un grand groupe – surtout quand il s'agit d'une institution financière – est un édifice complexe dont toutes les composantes sont étroitement imbriquées les unes dans les autres : il est impossible d'imaginer en « externaliser » une section sans impact sur l'ensemble.

La première contrainte à prendre en compte est un préalable. Il est inutile d'entamer une initiative si les principaux services de l'entreprise ne sont pas déjà accessibles, de manière simple, prêts à être intégrés en quelques clics dans les applications que vont concevoir les collaborateurs. À l'heure où la réglementation impose une ouverture de la banque vers l'extérieur, il n'est pas inutile de rappeler que le déploiement d'API et leur généralisation répondent d'abord à des enjeux de flexibilité et d'agilité en interne.

Dans un registre proche, une autre exigence critique porte sur la gestion des données. Alors que les entreprises s'éveillent à l'impératif de mieux capitaliser sur l'information qu'elles détiennent et son exploitation, il paraîtrait absurde d'encourager la constitution de silos supplémentaires au fil des nouveaux développements. Une discipline rigoureuse et une infrastructure adaptée – élaborées pour être à la portée de non-professionnels – s'avèrent donc indispensables pour canaliser l'utilisation des données.

Les éditeurs multiplient les solutions facilitant la production de logiciels et on ne peut que se féliciter de cette tendance face à la tension qui affecte le marché des compétences en programmation. Il serait toutefois dangereux d'idéaliser les opportunités ainsi créées : plus il est facile de fabriquer des applications, plus l'architecture du Système d'Information devient un pilier de l'organisation et doit faire l'objet de toutes les attentions, dans sa définition et dans son assimilation par les briques technologiques retenues.

Développeuse

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