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C'est pas mon idée !

mercredi 26 septembre 2018

NatWest apprivoise l'informatique quantique

NatWest
Ils sont censés révolutionner l'informatique grâce à leur puissance de calcul phénoménale mais les « vrais » ordinateurs quantiques ne sont encore que des curiosités de laboratoire. En attendant, la britannique NatWest commence à se familiariser avec la technologie sur des cas d'usage concrets, en adoptant les solutions déjà disponibles.

Les institutions financières se montrent de plus en plus intéressées par les promesses des machines quantiques, particulièrement adaptées aux problèmes (très largement répandus dans leurs différents métiers) mettant en œuvre des calculs massivement parallèles, du décryptage de données chiffrées par force brute (qui inquiète) à des simulations en tout genre. L'avantage concurrentiel considérable que pourraient en tirer celles qui seront les premières à les adopter paraît absolument irrésistible.

C'est la raison pour laquelle une banque telle que NatWest choisit de lancer quelques initiatives pionnières dès maintenant, en s'appuyant sur une plate-forme existante, même si celle-ci n'est pas un ordinateur quantique au sens strict. En l'occurrence, c'est le « Digital Annealer » de Fujitsu qui a été retenu (sobrement présenté par le constructeur comme « inspiré par l'informatique quantique »), accompagné de l'expertise logicielle spécialisée de la société 1QBit, dans laquelle la banque a, par ailleurs, investi.

NatWest a entamé sa découverte du sujet avec une expérimentation consacrée à la création d'un outil d'assistance aux gérants de portefeuilles de liquidités, destiné à les aider à optimiser le rendement de quelques 120 milliards de livres d'actifs. Avec son recours intensif à la simulation, le domaine est une cible idéale pour le calcul quantique, comme le prouvent les résultats obtenus : un traitement plus précis, 300 fois plus rapide qu'avec des systèmes traditionnels. Le module est désormais en production.

Digital Annealer

Forte de ce succès qui devrait lui permettre d'améliorer son efficacité opérationnelle, la filiale de RBS entend poursuivre ses explorations, dans des directions variées. Il est par exemple question d'utiliser la technologie quantique pour renforcer la détection d'anomalies, utilisée dans la lutte contre la fraude et le blanchiment, avec l'objectif de décupler sa qualité et, de la sorte, réduire les pertes dues aux activités criminelles.

Un autre usage dans les applications émergentes d'apprentissage automatique laisse entrevoir un accroissement drastique des performances, qui pourrait notamment rendre quasiment instantané les phases d'entraînement des algorithmes et, donc, leur déploiement. Enfin, en écho à l'actualité brûlante des incidents informatiques répétés des banques britanniques, NatWest veut aussi étudier les opportunités autour de la détection de bogues et, plus généralement, du contrôle de la qualité des logiciels.

L'informatique quantique donne souvent l'impression d'être une perspective lointaine, qui conduit de nombreuses institutions financières à estimer qu'il n'est pas nécessaire d'y consacrer des efforts dont les retombées ne seront visibles que dans plusieurs années. La démarche de NatWest rappelle utilement que non seulement il est essentiel d'appréhender dès maintenant les spécificités de la conception de logiciels pour ces systèmes mais également que des bénéfices peuvent en être tirés dès aujourd'hui.

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