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C'est pas mon idée !

jeudi 26 décembre 2019

Vers la fin du crédit renouvelable ?

ABN AMRO
En principe, l'innovation est associée à l'idée de créer un produit, un service, un procédé, un modèle… inédit. Mais ne pourrait-elle pas être également, parfois, concrétisée par l'abandon d'un concept dépassé ? La décision d'ABN AMRO d'arrêter la distribution de crédit renouvelable (revolving) mériterait certainement une telle qualification.

Même si elle ne préfigure évidemment pas d'une disparition rapide de ce genre de financement – qui se retrouve dans les mécanismes de découvert autorisé ou encore dans les cartes de crédit –, l'annonce de la banque néerlandaise signale une incontestable évolution des pratiques et des attentes des consommateurs. Depuis le début du mois, les nouvelles souscriptions ne sont plus autorisées et ceux qui disposent d'un contrat antérieur ne pourront plus retirer de fonds dessus au-delà de 2021.

Ces mesures radicales ne sont pas dues à un coup de tête, puisque ABN AMRO les justifie essentiellement par la baisse de la demande de la part de ses clients. Ce qui surprend, en revanche, est la recommandation qui les accompagne. En effet, il n'est pas question de suggérer une solution équivalente (la carte de crédit étant la première qui vient à l'esprit) et ce sont les options de prêt personnel qui sont mises en avant, y compris pour les personnes qui voudraient transférer leur contrat existant.

Fin du crédit renouvelable ABN AMRO

La transition vers un produit plus classique est en fait probablement justifiée, au moins en partie, par l'évolution des capacités « techniques » disponibles. En particulier, la possibilité de plus en plus répandue de solliciter un financement en quelques instants et d'obtenir une réponse instantanément, dans des conditions (durée et coût) transparentes, rend obsolète, d'une certaine manière, le crédit renouvelable, qui, à l'inverse, a souvent été décrié pour son fonctionnement opaque, jusqu'à favoriser le surendettement.

Certes, ce n'est qu'un petit pas dans la bonne direction, mais peut-être est-il représentatif de la faculté qu'ont les technologies de redonner aux consommateurs le contrôle sur leurs finances personnelles. Dans un monde ouvert et opérant en temps réel, les outils d'antan qui seuls permettaient – à grand frais ! – d'éviter l'attente d'un accord de prêt pour sacrifier au petit plaisir d'une dépense impulsive n'ont plus autant d'intérêt. L'initiative d'ABN AMRO est donc avant tout un signe de modernisation de ses métiers…

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