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C'est pas mon idée !

jeudi 23 mai 2019

Wagestream veut éradiquer l'endettement salarié

Wagestream
La tradition de versement mensuel des salaires – qui gagne aussi les pays anglo-saxons, autrefois habitués à une fréquence hebdomadaire – exerce un impact lourd sur les finances personnelles des employés, fréquemment contraints de recourir à des emprunts de courte durée ou à accumuler des découverts récurrents sur leur compte bancaire.

Parce que les technologies modernes facilitent aujourd'hui une plus grande fluidité des mouvements d'argent, un certain nombre d'acteurs – essentiellement des startups, mais aussi des grands groupes – ont commencé à proposer des réponses à ce gigantesque défi. Au Royaume-Uni, en attendant son extension (prévue) au reste du continent européen et aux États-Unis, Wagestream est un de ceux-là et il vient de boucler un tour de financement de 40 millions de livres sterling afin d'assurer son développement.

Sans surprise, le cœur du dispositif de la jeune pousse repose sur un principe, désormais relativement classique, d'avance sur salaire à la demande. Directement connectée au système de paye de l'entreprise et aux comptes bancaires de ses troupes, la plate-forme de Wagestream permet ainsi au collaborateur de demander à tout moment, depuis l'application mobile dédiée, le versement, par virement instantané, d'une partie de la rémunération qui lui est due, mais qu'il ne percevrait normalement qu'à la fin du mois.

Le responsable des ressources humaines est libre de fixer le pourcentage maximal de leur salaire mis à la disposition des employés (typiquement 40% du montant mensuel), mais la suite des opérations est entièrement transparente pour lui : c'est Wagestream qui prend en charge les paiements anticipés (pour lesquels 25 millions, sur le total des fonds levés, sont sous forme de dette), et les remboursements, naturellement.

Accueil Wagestream

Une première spécificité de la solution est son modèle économique. En effet, les seuls frais supportés par l'utilisateur final sont une ponction de 1,75 livres sur chaque transfert effectué vers son compte courant. Il n'est donc pas question de crédit et, vraisemblablement, l'objectif de la société est de convaincre les entreprises de la rétribuer pour son service, en valorisant les bénéfices que celui-ci amène sur leur attractivité lors du recrutement, la fidélité de leurs collaborateurs, leur engagement au travail (amélioré, de manière mesurable, une fois les tracas financiers du quotidien écartés)…

Une autre originalité de Wagestream est son inscription de l'avance sur salaire, qui n'est, finalement, qu'un remède tactique à un problème de fond, dans une logique plus vaste d'éducation financière. En particulier, outre qu'il intègre des modules pédagogiques, son outil est conçu non seulement pour faire face à des dépenses imprévues mais également pour inciter les utilisateurs à constituer une réserve de précaution, en versant dès les premiers jours du mois une portion de leurs revenus sur un compte d'épargne.

À une époque où de plus en plus d'organisations déclarent se préoccuper de la qualité de vie – voire du bonheur – au travail, voilà un exemple d'approche concrète qui pourrait aider les plus sincères d'entre elles à dépasser le stade des intentions et, surtout, à prendre en compte la réalité d'une part importante de leurs effectifs, souvent trop préoccupés par leurs difficultés personnelles, dont les finances représentent une des premières causes, pour être aussi efficaces et productifs qu'ils pourraient l'être.

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