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C'est pas mon idée !

lundi 28 janvier 2019

Opération « 1h pour moi » à la Société Générale

Société Générale
Dans le cadre de l'évolution de son dispositif commercial et de la mise à niveau des compétences de ses employés qui doit l'accompagner, Société Générale annonce l'instauration d'un dispositif d'auto-formation « 1 heure pour moi », qui n'est pas sans rappeler les fameux « 20% Google » d'antan. Simple gadget ou réelle opportunité ?

Avec les technologies désormais disponibles et celles, telles que l'intelligence artificielle, qui sont en passe de s'imposer, les métiers de la banque évoluent profondément, en particulier pour les conseillers qui sont en contact direct avec les clients, en face à face ou au téléphone. Afin d'éviter une catastrophe sociale quand les algorithmes auront pris l'ascendant sur l'homme en matière d'expertise financière, il est donc absolument indispensable de préparer dès maintenant leurs inéluctables reconversions.

La bonne nouvelle est que Société Générale semble avoir pris conscience, au moins partiellement, de l'enjeu et de sa responsabilité pour y répondre. Même si sa stratégie continue à comprendre des fermetures d'agences qui conduiront sans doute à des réductions d'effectifs, elle affirme notamment consacrer des moyens conséquents aux besoins de formation de ses collaborateurs, combinant des modèles classiques et des approches plus innovantes, dont cette opération « 1 heure pour moi ».

Faute de précisions à ce stade, nous ne pouvons que spéculer sur son contenu, mais il paraît raisonnable d'imaginer qu'il s'agit de donner à chaque salarié une heure sur son temps de travail pour se former sur les thématiques de son choix, en complément des programmes plus classiques proposés par l'entreprise (qui ont eux-mêmes vocation à être mieux personnalisés). L'objectif est vraisemblablement d'inciter les intéressés à se pencher sur des sujets importants pour leur avenir, mais sans les contraindre.

Dispositif « 1h pour moi » de Société Générale

L'initiative n'est cependant pas sans défaut. Je ne parle pas de l'engagement limité que représente, de prime abord, le fait d'accorder une petite heure par semaine aux collaborateurs (soit environ 3% de leur temps de présence) : mises bout à bout, elles ne sont tout de même pas négligeables et, individuellement, elles devraient suffire à une première sensibilisation sur les compétences visées. En revanche, le risque est extrêmement élevé d'introduire des confusions avec les curriculums « officiels ».

C'est bien là où la comparaison avec les « 20% Google » – qui, rappelons-le, permettait à chaque salarié en exprimant le désir de consacrer une journée par semaine à un projet personnel, en concertation avec sa hiérarchie – s'arrête. Car, à partir du moment où le domaine concerné par le temps de liberté alloué est en recouvrement avec une responsabilité essentielle de l'entreprise (la formation professionnelle, en l'occurrence), les dérives seront quasiment inévitables ou, à tout le moins, difficiles à contenir.

En synthèse, les motivations de la démarche de Société Générale sont potentiellement respectables – et il serait temps que tous les employeurs se préoccupent sérieusement des qualifications de leurs salariés pour demain – et son idée de solution mérite certainement l'attention. Si la banque ne l'a déjà fait, elle devra toutefois prendre grand soin dans sa mise en œuvre, afin que ses objectifs aient une chance d'être atteints.

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