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C'est pas mon idée !

jeudi 10 décembre 2015

Deutsche Bank adopte un (faux) robo-advisor

Maxblue
Nées aux États-Unis dans le sillage de la crise de 2007, les grandes startups de l'investissement automatisé – Wealthfront, Betterment… – commencent aujourd'hui à représenter une activité non négligeable dans le secteur, qui ne manque pas d'aiguillonner les acteurs en place. Deutsche Bank réagit en lançant sa propre solution.

Sur le papier, son nouvel outil AnlageFinder ressemble à ce que les « robo-advisors » nous proposent depuis plusieurs années. Tout d'abord, le client, néophyte ou expérimenté, remplit un questionnaire simplifié – l'interrogeant sur ses objectifs, son appétence au risque… – afin d'établir son profil d'investisseur. Il se voit alors suggérer une allocation de portefeuille adaptée, qu'il peut ajuster à volonté – par exemple en excluant une catégorie d'actifs – tout en continuant à bénéficier d'une assistance personnalisée – une alerte sur la surpondération d'un secteur économique, peut-être ?

Dernière étape du processus, AnlageFinder va offrir à l'utilisateur la possibilité de concrétiser sa simulation, en s'appuyant sur une large palette de supports – composée aussi bien d'ETF que de fonds classiques. Le conseiller automatique est, en effet, étroitement intégré à la plate-forme d'investissement MaxBlue de Deutsche Bank, au sein de laquelle les clients y ont accès gratuitement. Il leur suffit donc de quelques clics pour convertir une recommandation en un portefeuille « réel ».

AnlageFinder

Et c'est tout ! Étonnamment, il n'est nullement question, dans la présentation du service, du suivi du portefeuille. Peut-être est-ce une simple erreur de communication, mais il me semble malheureusement plus vraisemblable que ce soit effectivement le reflet de la réalité. Or, qui voudrait d'un « conseiller » qui, après avoir établi une stratégie d'investissement pour son client, l'abandonne immédiatement à une application (MaxBlue) de suivi des performances conçue pour des experts et le laisse seul décider des arbitrages à réaliser, des décisions à prendre lors d'événements importants…?

En affirmant vouloir séduire les jeunes adultes intéressés par les opportunités des marchés financiers, Deutsche Bank reconnaît implicitement le danger qu'elle perçoit dans l'arrivée d'une nouvelle génération de concurrents, prêts à conquérir cette cible prometteuse avec des solutions abordables, prodiguant de véritables conseils (tout automatisés qu'ils soient). Hélas, l'institution ne semble pas prendre la mesure de l'effort nécessaire pour répondre à la menace : un simulateur d'investissement pompeusement rebaptisé « robo-advisor » ne sera certainement pas suffisant.

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