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C'est pas mon idée !

mercredi 1 avril 2015

Albert, terminal de paiement mobile 2.0

CommBank Pi
Avec un retard hélas caractéristique des institutions financières, l'australienne Commonwealth Bank of Australia (CommBank) vient enfin de lancer la solution d'encaissement mobile Albert qu'elle annonçait dès l'été 2012 (!). L'attente en valait tout de même la peine puisque son concept reste inédit à ce jour dans le monde.

En fait, et cela souligne justement l'originalité du produit, il se murmure dans certains médias que les délais de déploiement seraient plus la conséquence de difficultés administratives et réglementaires liées aux nouveautés introduites que de quelconques problèmes techniques. Car, sous les apparences d'une simple tablette capable d'accepter les paiements par carte, comme le propose Square depuis des années (pour ne citer qu'un exemple), Albert recèle plusieurs avancées majeures.

La première de celles-ci est l'intégration du lecteur de carte dans l'appareil. Cette idée peut certes être perçue comme une régression par rapport aux accessoires (plus ou moins légers) fournis avec les systèmes concurrents, puisqu'elle impose l'utilisation d'un matériel spécialisé. Cependant, en contrepartie, elle apporte l'immense avantage de supporter les paiements EMV et sans contact (NFC), directement et sans requérir aucun autre matériel, avec lecture de la puce et saisie du code PIN sur l'écran de la tablette.

La différence par rapport aux dispositifs existants (notamment ceux qui imposent un lecteur séparé, avec clavier, connecté par Bluetooth) peut sembler mince, elle est pourtant absolument primordiale pour la qualité de l'expérience utilisateur. C'est elle qui fera que, par exemple, un des cas d'usage les plus fréquemment envisagés – de donner la possibilité aux consommateurs de payer leurs achats dans les allées des grands magasins – pourra être effectivement mis en œuvre.

Présentation d'Albert

L'autre particularité d'Albert est qu'il s'agit d'une véritable plate-forme, développée sur la base de l'environnement « Pi » de CommBank (fondé sur un socle Android). À ce titre, elle est en mesure d'offrir une myriade d'options complémentaires aux commerçants qui l'utilisent, au-delà de sa simple fonction de paiement. D'origine, la tablette est équipée, entre autres, d'applications de gestion d'ardoise (pour les clients fidèles), de partage d'addition ou encore d'analyse des ventes. En sus, la nature ouverte du système permet à toute entreprise qualifiée d'ajouter ses propres logiciels à l'AppStore dédié.

La stratégie est attractive autant pour les petits marchands – qui disposent avec Albert d'une solution intégrée de pilotage de leur activité, configurable à volonté grâce aux diverses applications disponibles – que pour les grandes chaînes de distribution – qui y trouveront la liberté de personnaliser elles-mêmes la plate-forme, avec leurs outils internes (gestion des stocks, du réapprovisionnement, des programmes de fidélité…), connectés à leur système d'information.

En prenant un peu de recul, CommBank nous fournit avec cette initiative une belle démonstration du nécessaire changement de point de vue dans la conception des offres des banques. La fameuse vision « centrée client » dont beaucoup se réclament impose en effet de ne plus penser en termes de produit (ici le service de paiement) mais de réponse globale à un besoin (gérer les ventes). Cette nouvelle réalité, encore timidement abordée sur le marché des particuliers, est tout aussi importante pour les professionnels.

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