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C'est pas mon idée !

lundi 10 juin 2013

Des APIs ouvertes chez un assureur

Kaiser Permanente
Les APIs ouvertes ("open APIs") ont d'abord conquis les startups technologiques avant de s'installer dans de nombreux domaines, des transports publics aux administrations. Plus timidement, quelques banques se sont également lancées : Crédit Agricole et Axa Banque. Un article de la revue InformationWeek nous invite maintenant à découvrir les premiers pas du concept dans le secteur de l'assurance.

Pour mémoire, le principe des APIs ouvertes ("Application Programming Interfaces" ou interfaces de programmation applicatives) consiste, pour une entreprise, à mettre à la disposition de développeurs d'applications (externes) les moyens techniques leur permettant d'accéder à son système d'information et à ses données pour les intégrer dans leurs propres réalisations.

Dans le cas qui nous intéresse ici, l'organisation qui ouvre ainsi ses APIs est un peu particulière dans le monde de l'assurance, puisque Kaiser Permanente est une grande structure intégrée comprenant à la fois une mutuelle de santé et un réseau de médecins et d'hôpitaux affiliés. De plus, l'initiative n'en est qu'à ses débuts et les services offerts aux développeurs sont encore modestes. Mais on peut espérer qu'une fois ce premier pas franchi, la machine sera lancée...

Pour être précis, les premières interfaces mises à disposition des développeurs ne leur donneront accès qu'aux informations sur les implantations de Kaiser Permanente (37 hôpitaux et plus de 600 bâtiments), avec localisation, horaires, typologie de soins disponibles... Rien de bien extraordinaire, donc, pour ce qui est clairement présenté comme une timide expérimentation avant de passer à des données plus "sérieuses", notamment autour de la prise de rendez-vous, la facturation, le suivi des prises en charge...

Kaiser Permanente Interchange

Comme dans la plupart des initiatives de ce genre, l'objectif recherché par la compagnie est de libérer la créativité des développeurs externes, ou de profiter de la fraîcheur de leur point de vue, afin de voir émerger des applications différentes, originales, venant compléter sa propre offre. Une vision plus lointaine pourrait comprendre la publication de données (anonymisées) sur les traitements et leurs résultats, pour faire avancer la recherche médicale, grâce à une participation – ouverte – beaucoup plus large qu'actuellement.

Pour lancer son nouveau dispositif, Kaiser Permanente organisait il y a quelques jours un "code-a-thon", rassemblant développeurs, designers, spécialistes de santé... pour concevoir en 24 heures des applications innovantes exploitant les APIs publiées. Malheureusement, comme il fallait s'y attendre avec une offre aussi mince, seuls 9 inscrits ont été enregistrés (et l'événement a probablement été annulé).

Cette initiative est tout à fait louable bien qu'elle souffre, hélas, d'un sérieux problème d'exécution : ses concepteurs semblent avoir oublié la règle d'or de l'"open data" (ou des "open APIs") qui est de s'assurer de l'intérêt potentiel des développeurs pour ce qui est mis à leur disposition. A vouloir trop limiter le périmètre de sa première tentative, la compagnie finit par ne proposer qu'un service beaucoup trop pauvre pour justifier les efforts demandés à la population ciblée.

On pourra malgré tout féliciter Kaiser Permanente pour cette expérience pionnière, aussi maladroite soit-elle. Il reste à espérer qu'elle sera prolongée et, surtout, qu'elle suscitera des vocations (plus ambitieuses) chez d'autres acteurs du secteur... Les données de l'assurance ne demande qu'à libérer tout leur pouvoir !

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